PROFIL

Francesca Tosarelli

La cinéaste Francesca Tosarelli a pris cette image en 2013 pour son projet Ms Kalachnikov, une série documentant les combattantes des groupes rebelles congolais. « Ici, dans le village de Kibumba au Nord-Kivu, la population est appelée à recevoir les rebelles », explique Francesca. « Après le discours du chef, il commence à pleuvoir abondamment. Alors que tout le monde essaie de se mettre à l'abri, un groupe de femmes entame une danse cathartique. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark II (désormais remplacé par le Canon EOS 5D Mark IV) équipé d'un objectif Canon EF 24-70mm f/2.8L USM (désormais remplacé par le Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM) à 24 mm, 1/80 s, f/8 et ISO 640. © Francesca Tosarelli

Au cours de la dernière décennie, les projets de la cinéaste et ambassadrice Canon Francesca Tosarelli ont porté sur les questions sociales, l'identité de genre, la migration et la pandémie de COVID-19, allant des histoires centrées sur les femmes rebelles de la guérilla en République démocratique du Congo et les migrants d'Amérique centrale fuyant le crime organisé aux ambulanciers paramédicaux ukrainiens sauvant des vies sur le front.

« Lorsque je vivais au Brésil quand j'étais enfant, j'aidais mon père dans sa chambre noire. Puis, à l'adolescence, j'ai réalisé que je voulais une vie dans laquelle je pourrais combiner mes plus grandes passions : voyager, raconter des histoires et essayer d'avoir un impact », explique Francesca. « J'ai commencé ma carrière en tant que photojournaliste, puis je me suis orientée vers la réalisation. »

Élevée entre le Brésil et l'Italie, Francesca, d'origine italienne, a étudié l'art contemporain à l'Université de Bologne. Elle a fréquenté une école de photographie et s'est inscrite à des cours sur la réalisation de vidéos, mais elle est en grande partie autodidacte. Son voyage derrière l'objectif a commencé avec un Canon EOS 40D, puis elle a utilisé divers modèles EOS 5D. Pour la réalisation, elle a utilisé la Canon EOS C300, puis la Canon EOS C300 Mark II (désormais remplacée par la Canon EOS C300 Mark III).

En 2011, Francesca a commencé à travailler comme photojournaliste et a réalisé des reportages liés à l'exploitation des ressources, à l'injustice sociale et aux conflits au Liban, au Cap-Vert, en République démocratique du Congo, en Irak et en Ukraine. Son profond intérêt pour ce sujet a commencé dans la vingtaine, lorsqu'elle s'est sentie obligée de quitter sa zone de confort et de s'interroger sur sa propre réalité.

« J'étais très impliquée politiquement dans la vingtaine », explique Francesca. « J'étais toujours en ébullition. Cela n'a pas changé, et je voulais faire quelque chose qui pourrait avoir un impact. Je voulais raconter des histoires et j'avais besoin de voyager pour changer ma façon de voir les choses. »

« J'avais besoin de sortir de ma zone de confort, d'apprendre des autres, de réfléchir sur mes privilèges et de me remettre en question », poursuit-elle. « J'avais l'habitude de voyager dans des zones de conflit et ces expériences étaient parfois bouleversantes, mais toujours très enrichissantes. C'est ainsi que je me suis retrouvée dans des environnements hostiles et que j'ai commencé à travailler sur des questions sociales avec un œil particulier sur les minorités et le croisement entre l'identité de genre et les conflits. »

La cinéaste et ambassadrice Canon Francesca Tosarelli.
Lieu : Turin, Italie
Domaines de spécialité : réalisation de documentaires, journalisme vidéo
Kit préféré :
Canon EOS C300 Mark II (désormais remplacé par la Canon EOS C300 Mark III)
Canon EOS C200
Canon EF 24-105mm f/4L IS USM (désormais remplacé par le Canon EF 24-105mm f/4L IS II USM)

C'est en 2013, à l'âge de 29 ans, que Francesca a déménagé en République démocratique du Congo et a lancé Ms Kalachnikov, son projet le plus complexe à ce jour.

« Je poursuivais un rêve fou en tant que photojournaliste indépendante. J'étais en free-lance, sans mission, avec des coûts très élevés sur le terrain (logement, voiture, chauffeur, accompagnateur) en raison de l'environnement hostile, et d'un sujet complexe à extrapoler : les femmes combattantes avec des rôles actifs dans les groupes rebelles du Nord-Kivu. »

« C'est là que j'ai eu l'idée du projet de Ms Kalachnikov. En tant que civil, se retrouver au milieu d'une guerre, et prendre la décision d'utiliser les armes et de rejoindre une milice est extrême, controversé et jamais facile. Comment les femmes ordinaires deviennent-elles des combattantes ? Entrer en contact et travailler aux côtés des rebelles congolais a été un grand défi, car il est très compliqué de les rencontrer, et difficile d'établir une relation de confiance. J'étais au début de ma carrière et très idéaliste. »

« Pour commencer, j'ai réalisé un projet de photoreportage. Au fil des ans, il s'est transformé en un projet cross média, avec un roman et un projet de réalité virtuelle, et je produis désormais un film sur une autre Ms Kalachnikov. »

Un adolescent vêtu d'un polo à rayures et d'un short, les mains croisées, est assis sur un mur délabré devant des immeubles à l'abandon en arrière-plan.

Une photo des coulisses de Tam Tam Basket, un puissant documentaire sur une équipe de basket unique, produit par Francesca. « L'un des intérêts de l'environnement de la vidéo documentaire est que le produit créatif final est le résultat de nombreux esprits créatifs différents. C'est, par nature, un travail où vous devez collaborer avec une équipe, à n'importe quelle étape de la production. C'est difficile, mais aussi enrichissant », souligne-t-elle. © Francesca Tosarelli

Une image en noir et blanc d'une personne, prise de dos, filmant un véhicule renversé et d'autres objets cassés abandonnés au bord d'une rivière.

« Au début, passer de la photographie à la vidéo était traumatisant », explique Francesca à propos de son parcours professionnel. « J'étais, et je reste, une inconditionnelle de l'incomparable pouvoir iconographique des médias photographiques. Cela dit, dans le montage vidéo, le voyage qui s'offre au spectateur à travers l'arc narratif, avec toutes les émotions générées par les mots, le son et la beauté de l'iconographie, crée une immersion folle que la photo ne peut égaler. » © Francesca Tosarelli

Francesca a commencé à réaliser, produire et occuper le poste de directrice de la photographie sur ses propres films en 2019 pour de grands médias tels qu'ARTE, Al Jazeera English et Channel 4 News. Elle travaille désormais pour la BBC, ARD, NHK, Al Jazeera Arabic, Radio-Canada Info, Scottish Documentary Institute, Rai Cinema, Yahoo et Discovery Channel.

Selon Francesca, passer d'une carrière de photojournaliste à celle de cinéaste a impliqué « une façon complètement différente de travailler », mais la confiance et l'empathie restent l'éthique au cœur des deux.

« Certaines dynamiques sont similaires, comme l'approche empathique des gens et la recherche journalistique sur le terrain, mais le calendrier et les modalités de ce métier sont très différents », dit-elle. « En tant que photojournaliste, vous pouvez improviser et suivre une idée folle avec un petit budget et vous pouvez voir si cela peut fonctionner sur le terrain. »

« Lorsque vous êtes cinéaste, il vous faut une idée plus structurée, un business plan et un plan de production. Lorsque vous êtes sur le terrain en tournage, vous avez déjà besoin de savoir pour qui vous travaillez, si vous voulez vous permettre de payer les frais de post-production. Les films requièrent davantage de programmation. Désormais, je ne peux plus m'imaginer comme une conteuse d'images. J'adore les milliers de possibilités de narration qu'offre la vidéo et je veux améliorer davantage mes compétences en réalisation. »

Vous travaillez sur un projet de longue haleine sur le rôle des femmes combattantes dans les conflits contemporains. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

« Ce projet multiplate-forme de longue haleine a commencé en 2013, lorsque je me suis retrouvée au milieu de la jungle congolaise, à photographier des combattantes de la guerre civile. Le projet Ms Kalashnikov est devenu un photoreportage publié dans des magazines internationaux grand public en 2013. Il s'est ensuite transformé en 2015 en un projet de réalité virtuelle soutenu par BBC Taster, puis en un roman publié par Chiarelettere en 2016, et plus tard en un podcast par Radio Bullets. »

« Est-il plus difficile de combattre l'ennemi, ou les comportements au sein de votre propre société ? Ms Kalachnikov vous emmène dans un voyage intimiste au cœur des zones de conflit. Je suis récemment allée en Ukraine, pour rencontrer Yana. Cette femme bénévole dans la société civile travaille en tant qu'ambulancière et enseigne également à son bataillon comment utiliser les armes. Toutes ces femmes font face à différents ennemis de notre société - certains visibles, d'autres sournois. »

Quel est votre objectif principal pour ce projet ?

« Ms Kalachnikov vise à créer un débat culturel et un impact social en remettant en cause la perception commune de la résistance active dans les zones de guerre comme étant exclusivement masculine, et en explorant la relation entre les genres dans le contexte de la guerre. Lors de certains conflits, il peut exister un manque d'autorité, de pouvoir, d'institutions et de règles. Pour certains, c'est un bon moment dans l'histoire pour explorer de nouvelles identités et de nouveaux rôles, car il y a de la place pour cela. »

Vous êtes documentariste et photojournaliste. Quelles sont les compétences transférables que vous avez acquises en faisant les deux ?

« La composition du cadre et le rapport aux gens. Ces deux postes dans les médias impliquent des compétences empathiques, communicatives, d'écoute et relationnelles. Une fois l'œil entraîné, les résultats peuvent être vus dans les deux médias. »

Quel est l'équipement le plus essentiel pour vous lorsque vous êtes constamment en déplacement ?

« Un boîtier, la Canon EOS C300 Mark II, un zoom, le Canon EF 24-105mm f/4L IS USM (désormais remplacé par le Canon EF 24-105mm f/4L IS II USM), un son ambiant, deux micros-cravates et un monopied. »

Ce que je sais

Francesca Tosarelli

« Ce qui me représente le plus, du point de vue de mon approche de vie, c'est ma réponse aux problèmes. Par exemple, comment se relever quand on tombe. Pour sortir des moments de crise, il y a deux attitudes possibles : l'esprit du Bouddha, où l'on s'assoit et où l'on médite ; ou l'esprit du combattant, où vous vous retroussez les manches et partez. J'ai opté pour la seconde. »

Les indispensables de Francesca Tosarelli

Le kit utilisé par les photographes professionnels

L'équipement de Francesca Tosarelli contenant des caméras, des objectifs et des accessoires Canon.

Appareils

Canon EOS C200

La Canon EOS C200 est un modèle haute performance compact et polyvalent qui offre des images 50p en 4K nettes, idéal pour tous les réalisateurs ou presque. « J'aime le format compact, la polyvalence, la robustesse et l'agilité de toute la gamme Canon EOS C300 et Canon EOS C200 », souligne Francesca.

Canon EOS C300 Mark III

La dernière version de la caméra de prédilection de Francesca depuis un certain temps est une caméra Super 35 mm polyvalente dotée du système Cinema EOS prenant en charge le format RAW interne 4K/120P et une gamme dynamique élevée. « Je suis dans une phase de transition et sur le point de faire des projets avec la Canon EOS C200, la Canon EOS C70 et la Canon EOS R5 C. Nous verrons donc si l'une d'entre elles battra la Canon EOS C300 Mark II, qui a été ma préférée jusqu'à présent. J'aime vraiment son format compact et son agilité », précise-t-elle.

Objectifs

Canon EF 24-105mm f/4L IS II USM

Très apprécié des photographes ne souhaitant pas s'encombrer, l'EF 24-105mm f/4L IS II USM garantit une qualité d'image impressionnante grâce à la technologie de stabilisation d'image avancée. « J'utilise principalement cet objectif », souligne Francesca. « Il est polyvalent et me permet de faire pratiquement tout ce dont j'ai besoin (plans larges, détaillés, interviews) avec une excellente qualité, tout en gardant l'ensemble de l'équipement léger. Sur le terrain, je suis seule à produire, réaliser et filmer. Dans certaines situations, vous n'avez pas le temps ou la possibilité de changer d'objectif rapidement, le choix final est donc un équilibre entre bon nombre d'éléments différents concernant le terrain. »

Canon EF-S 17-55mm f/2.8 IS USM

Avec son ouverture constante de f/2.8 sur l'ensemble de la plage focale et son stabilisateur d'image à 3 vitesses, l'objectif EF-S 17-55mm f/2.8 IS USM garantit des performances et une flexibilité de cadrage remarquables en basse lumière.

Lorna Dockerill

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