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Les femmes dans la photographie : Maja Hitij nous parle de la personnalisation des sports et du photojournalisme
Au lycée, lorsqu'on lui demandait ce qu'elle voulait faire plus tard, Maja Hitij répondait qu'elle rêvait de photographier les plus grands évènements sportifs mondiaux. Aujourd'hui, à 33 ans, elle est photographe à plein temps spécialisée dans le sport dans l'équipe européenne de Getty Images.
Maja est elle-même sportive : elle court des marathons et fait de l'exercice avant et après sa journée de travail. Il est essentiel pour elle de garder la forme afin d'être à la hauteur des exigences physiques de son travail : les heures sont longues et se mettre en position pour chaque photo représente un effort conséquent. « Couvrir les évènements sportifs majeurs, c'est un rêve devenu réalité, mais cela peut aussi être très intense », indique-t-elle. « Je fais un peu d'escalade de bloc pour développer ma force. Si vous ne faites pas 90 kg, vous risquez de vous faire pousser. »
Exprimer sa personnalité
Maja a étudié le journalisme dans son pays natal, la Slovénie. Elle est tombée amoureuse de la photographie au cours de ses études. « J'ai compris qu'en tant que journaliste, on essaie de trouver la meilleure façon de s'exprimer, que ce soit par la radio ou les vidéos… J'ai découvert que la photographie était mon mode d'expression. »
En tant que journaliste, on essaie de trouver la meilleure façon de s'exprimer. J'ai découvert que la photographie était mon mode d'expression.
Elle a fait ses premières armes avec les reportages dans de grandes agences. Elle s'est rendue à Jérusalem en 2008 pour un stage d'un an chez Associated Press, puis a effectué deux années de formation auprès de DPA, un organisme de presse allemand basé à Berlin. Elle a couvert des histoires internationales aussi variées que les élections égyptiennes, la crise des réfugiés en Grèce, la vie quotidienne dans la bande de Gaza ou les affaires intérieures en Allemagne.
Maja a rejoint Getty en 2016. Depuis un an, elle travaille hors de Düsseldorf en tant que photographe sportive pour l'agence. La vie d'agence correspond à son style de vie car elle aime collaborer avec son équipe. « Parfois vous couvrez un évènement moins intéressant, mais d'autres fois vous faites un travail qui vous passionne vraiment. Vous devez accepter cette dichotomie. Dans tous les cas, vous êtes poussé à donner le meilleur de vous-même, c'est très important. »
Elle considère que son expérience de journaliste lui apporte une perspective unique sur la couverture d'évènements sportifs. « J'exploite les évènements en profondeur, au-delà du sport, parce que je vois ce qui se passe autour de l'action principale. J'ai un point de vue journalistique, ce qui est également important dans le domaine des sports : j'assiste à une histoire avec une perspective humaine. »
Maja est toujours à l'affût d'une histoire plus large. « Getty est assez ouvert à toutes les propositions. Si vous voulez développer une histoire, ils chercheront un moyen de l'exploiter. Je préfère les longs articles journalistiques aux simples actualités. Mais je suis aussi le genre de personne qui se précipite sur les lieux si elle étend une bombe exploser. J'appellerais quand même le bureau avant de partir ! »
Raconter des histoires
« J'aime raconter des histoires qui ne sont pas très connues, comme pour le projet que j'ai réalisé en 2015 avec un ami journaliste à propos de l'huile de palme en Sierra Leone. » Cette série couvrait l'impact sur les habitants de l'arrivée d'une multinationale exploitant l'huile de palme dans ce pays d'Afrique occidentale. Tandis que les forêts tropicales étaient nivelées pour planter des palmiers à huile, Maja a photographié les travailleurs de la plantation, le processus de production et les villageois refusant d'abandonner leurs terres ancestrales.
Dans son projet Lost Generation (« Génération perdue »), Maja a pointé son objectif sur les enfants réfugiés syriens vivant au Liban. La plupart d'entre eux ne va plus à l'école et est devenue une force ouvrière à bas coût, qui travaille de longues heures durant dans les champs, les fermes, les magasins et les rues.
C'est ce type de travail qui inspire Maja et elle espère en faire plus à l'avenir. « Quand je vois qu'il se passe quelque chose, cela me touche, je veux être sur place », explique-t-elle. « J'ai ce sentiment à propos de la crise des réfugiés en Slovénie. Je m'en veux toujours de ne pas y être allée plus tôt. Quand j'étais freelance, j'en avais parlé aux rédacteurs mais ils ne m'ont pas envoyée là-bas. Je bouillais à l'intérieur. »
Si vous êtes photojournaliste et que vous voyez quelque chose qui vous met réellement en colère, vous devez vous rendre sur place pour couvrir l'évènement.
Depuis, Maja a voyagé à travers son pays natal pour documenter les difficultés que rencontrent les migrants lors de leur traversée de la frontière. Ses clichés montrent des familles dans leurs abris temporaires, en train de traverser des rivières et de faire patiemment la queue pendant qu'on les fait monter dans des bus, tout cela sous la surveillance continue de plusieurs rangées de policiers slovènes. « Si vous êtes photojournaliste et que vous voyez quelque chose qui vous met réellement en colère, vous devez couvrir l'évènement. »
Pour en savoir plus sur le modèle EOS 5D Mark III, consultez la page produit.
Rédigé par
Canon Professional Services
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