Profil

Ivor Prickett

A woman sits in the rubble in the aftermath of the Battle of Mosul in 2017, by Canon Ambassador Ivor Prickett on a Canon EOS 5D Mark III.
« Voici une photo de Nadhira Rasoul, une Irakienne que j'ai photographiée à Mossoul en septembre 2017 », explique l'ambassadeur Canon Ivor Prickett. « Ce cliché fait partie d'un article sur lequel je travaillais pour le New York Times. Il traitait des membres de la Défense civile irakienne chargés d'aider les civils à retrouver les corps de leurs proches décédés lors de la bataille de Mossoul. La maison de Nadhira a été touchée par une frappe aérienne et deux des membres de sa famille sont morts. Sur cette photo elle est assise, entourée de poussière, et observe les membres de la Défense civile qui recherchent les corps des victimes. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III (remplacé par le Canon EOS 5D Mark IV) équipé d'un objectif Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM à 1/1250 s, f/8 et ISO250. © Ivor Prickett/The New York Times

Le photojournaliste et ambassadeur Canon irlandais Ivor Prickett passe de longues périodes dans les zones de guerres qu'il documente au Moyen-Orient. Il en tire des images à la fois poignantes et très contemplatives du conflit et de ses conséquences.

Bien qu'Ivor réalise la plupart de ses travaux pour le New York Times, ses photos sont parues dans de nombreux journaux et magazines très réputés, notamment The Sunday Times Magazine, Telegraph Magazine, Stern, GEO et National Geographic. Ses photos ont également été exposées dans des lieux prestigieux comme la National Portrait Gallery, The Getty Gallery, Side Gallery, The Annenberg Space for Photography, Sotheby's et lors d'évènements tels que l'Edinburgh International Festival. « De bien des façons, mon travail a toujours été à la frontière entre le photojournalisme et la photographie documentaire adaptée aux galeries », explique Ivor. « Je pense que c'est ce qui lui donne un côté unique et remarquable. »

Canon Ambassador Ivor Prickett.


Lieu : Istanbul, Turquie
Domaine de spécialité : photojournalisme
Kit préféré :
Canon EOS 5D Mark IV
Canon EF 35mm f/1.4L II USM

Ivor a passé ses jeunes années dans la campagne du comté de Cork, en Irlande, jusqu'à ce que sa famille déménage pour se rapprocher de la capitale animée du pays, Dublin, lorsqu'il avait 10 ans. Son intérêt pour la photographie remonte à l'époque du lycée, lorsque ses études en Art lui ont fait comprendre que la photographie était devenue son moyen d'expression préféré. À 19 ans, Ivor a traversé la mer d'Irlande pour étudier la photographie documentaire à l'Université de Galles du Sud (University of South Wales), au Royaume-Uni. « Je me suis rendu compte que je voulais raconter des histoires, et plus précisément des histoires humaines », confie-t-il. « Mon intérêt pour le photojournalisme et la photographie de guerre découle de ma curiosité vis-à-vis de l'histoire et de l'impact des conflits sur les personnes qui y sont confrontées. »

En 2006, peu de temps après avoir obtenu son diplôme à l'âge de 23 ans, Ivor est parti s'installer à Londres, où il a travaillé pendant trois ans en tant que photographe indépendant pour divers journaux et magazines. À la même époque, il a passé beaucoup de temps à voyager dans les Balkans pour réaliser plusieurs projets de longue durée. En 2009, Ivor s'est installé au Moyen-Orient pour photographier les conflits et les conséquences de la guerre. « Je suis parti là-bas, car cela me procurait un énorme avantage. Je pouvais mieux comprendre la région, ce qui donne plus de profondeur à mon travail, et je pouvais plus facilement accepter des missions et réagir rapidement aux sujets d'actualité, ce qui est capital quand on débute. »

Civilians in Mosul in 2017 lining up to receive aid, taken by Canon Ambassador Ivor Prickett on a Canon EOS 5D Mark III.
« Sur cette photo, des civils font la queue pour recevoir de l'aide dans un secteur de Mossoul qui venait d'être libéré, en mars 2017 », explique Ivor. « Ils ont vécu en état de siège pendant que les combats pour vaincre l'État islamique faisaient rage dans la ville. C'était la première fois depuis des mois qu'ils recevaient une aide extérieure. J'ai pris cette photo alors que je suivais les forces irakiennes dans le cadre d'un article sur la bataille de Mossoul pour le New York Times. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III équipé d'un objectif Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM à 1/250 s, f/8 et ISO400. © Ivor Prickett/The New York Times

Ivor est d'abord parti à Damas, en Syrie, où il est resté un an. Ensuite, il s'est installé deux ans à Beyrouth, au Liban, lors des soulèvements du Printemps arabe. Ensuite, direction l'Égypte, puis la Libye. Lors de tous ces voyages, il a réalisé de nombreuses commandes pour divers journaux et magazines, ainsi que des projets personnels. Depuis 2012, Ivor a posé ses valises en Turquie, à Istanbul. Entre 2014 et 2016, il a consacré ses travaux au sort des réfugiés syriens, au Moyen-Orient d'abord, puis en Europe. Depuis 2016, il documente le combat contre l'État islamique en Irak et en Syrie pour le compte du New York Times.

« Dès que vous posez un pied dans une zone de guerre, vous risquez votre vie », explique Ivor, qui a l'habitude de se retrouver dans des situations dangereuses. « Évidemment, le niveau de risque varie énormément d'une situation à l'autre, mais vous prenez des risques dès que vous posez un pied dans la zone, de toute façon. La plupart du temps, si vous frôlez la mort, vous ne devez votre survie qu'à la chance. Il est possible de réduire les risques auxquels vous vous exposez, mais en définitive, si vous êtes la cible d'un tir de fusil ou de mortier, vous pourrez difficilement l'éviter. »

The aftermath of an ISIS suicide car bomb targeting Iraqi special forces lines in east Mosul, by Canon Ambassador Ivor Prickett on a Canon EOS 5D Mark III.
« Cette photo représente les conséquences directes d'un attentat-suicide à la voiture piégée commandité par l'État islamique à l'encontre des forces spéciales irakiennes à l'est de Mossoul en janvier 2017 », raconte Ivor. « Ce cliché fait partie d'un article sur lequel j'ai travaillé pour le New York Times et qui racontait la libération des quartiers est de Mossoul. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III équipé d'un objectif Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM à 1/160 s, f/11 et ISO400. © Ivor Prickett/The New York Times

Prendre des risques peut vraiment en valoir la peine, puisqu'Ivor a reçu de nombreux prix internationaux, notamment le premier prix du concours World Press Photo Contest (WPP) dans la catégorie Actualités générales, Histoires, en 2018. On retrouve également son nom parmi les gagnants des prix Pulitzers et Overseas Press Club, Pictures of the Year International, The Taylor Wessing Photographic Portrait Prize et The Ian Parry Scholarship.

Mais, il ne fait pas ça pour la gloire : « Au cœur du conflit, ce sont toujours les civils qui subissent la violence de plein fouet. C'est cela que je veux absolument montrer, ce que représente cette violence et l'impact qu'elle a sur la population. Les témoins externes sont rares en première ligne. On y retrouve principalement les parties concernées et des personnes qui se sont retrouvées prises entre deux feux. Il est donc essentiel de documenter ce qu'il se passe, ou ce qu'il s'est passé, même une fois que le conflit n'est plus au centre de l'actualité. Cela permet de mettre en lumière ce que traversent les civils après les combats. C'est ma motivation principale. Je me sens responsable de transmettre au monde entier les histoires de ces personnes qui n'ont aucun autre moyen de s'exprimer sur ce qui leur arrive. »

A young boy rescued from an ISIS stronghold by Iraqi forces, by Canon Ambassador Ivor Prickett on a Canon EOS 5D Mark III.
« Cette photo montre un jeune garçon secouru dans le dernier bastion de l'État islamique dans la vieille ville de Mossoul », explique Ivor. « Il faisait partie des derniers survivants à sortir de la vieille ville pendant la dernière phase de la bataille, la plus meurtrière. J'ai pris cette photo alors que je suivais les forces irakiennes dans le cadre d'un article pour le New York Times sur les dernières semaines du conflit et les dégâts immenses qui en ont découlé. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III équipé d'un objectif Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM à 1/5000 s, f/7.1 et ISO1600. © Ivor Prickett/The New York Times

Lorsque vous êtes dans une zone de conflit, comment décidez-vous où aller et quels clichés prendre ?

« Je commence par évaluer les composants clés de l'histoire que je veux raconter. Je m'intéresse très souvent au côté civil des conflits, donc je recherche les meilleures façons d'exposer cette version de l'histoire. Cela m'aide à décider où je vais aller et ce que je vais faire. Je dois souvent me greffer à des troupes militaires pour atteindre les lieux dans lesquels les civils sont pris au piège ou desquels ils cherchent à s'échapper. »

Quel effet aimeriez-vous que votre travail ait sur les gens ?

« Je cherche en priorité à rapporter les événements de la manière la plus neutre qui soit, surtout en ce qui concerne l'impact de la guerre sur les civils pris dans le conflit. Je sais que j'en suis capable et que je peux contrôler ce processus. Les effets dépendent en grande partie des personnes qui verront mon travail. »

Vous préoccupez-vous beaucoup de votre propre sécurité ?

« Lorsque je travaille sur un conflit, il ne se passe pas une minute sans que je m'en inquiète. Je serais vraiment inconscient si ce n'était pas le cas. Il faut absolument écouter ces inquiétudes, car elles signalent vos limites naturelles. Si une situation m'inquiète énormément, il y a souvent une bonne raison, donc je vais préférer rester en retrait. Le vrai défi, c'est de rester en permanence à l'écoute de cette peur et de décider jusqu'où vous pouvez repousser vos limites. Si j'ai accepté de continuer à travailler en zones de conflit pour le compte du New York Times, c'est parce qu'il s'agit d'une entreprise qui me soutient à cent pour cent sur le terrain. Nous suivons aussi des protocoles très stricts pour réduire les risques. »

Comment gérez-vous les horreurs dont vous êtes témoin ?

« Après une mission très intense, il faut absolument prendre du temps pour se détendre et faire le vide dans son esprit. Ce n'est pas toujours facile et il faut une discipline de fer pour reprendre des habitudes saines une fois de retour à la maison. Pour moi, cela passe par beaucoup d'exercice physique, de bonnes nuits de sommeil et une alimentation saine. »

Instagram : @ivorprickett
Site Web : www.ivorprickett.com

Ce que je sais
Ivor Prickett

« Au cœur d'un conflit, c'est très difficile de ne pas se laisser happer par les événements. Il faut tout faire pour garder les idées claires et rester calme, pour arriver à retransmettre les émotions, les sensations et l'histoire des personnes sur place. Cela demande beaucoup d'entraînement au départ. Ensuite, vos compétences de photographe prennent le dessus : vous n'avez plus à vous inquiéter des détails techniques, juste à mobiliser vos yeux et votre cœur pour identifier les éléments les plus marquants. En fin de compte, le lien émotionnel qui vous relie à l'histoire est bien plus important que vos techniques de photographie. »

L'équipement d'Ivor Prickett

Kit utilisé par la plupart des photographes professionnels

Ivor Prickett's kitbag

Appareils photo

Canon EOS 5D Mark IV

Apprécié des professionnels, robuste et assez léger, le Canon EOS 5D Mark IV convient aussi bien aux photos qu'aux vidéos, ce qui en fait l'appareil idéal pour les reportages. « J'aime beaucoup la série 5D, car les modèles sont à la fois compacts et résistants, et produisent des fichiers RAW d'excellente qualité qui nécessitent peu de retouches en post-production », confie Ivor.

Canon EOS 5D Mark III

L'appareil photo de secours d'Ivor est le prédécesseur du très apprécié Canon EOS 5D Mark IV. « Je continue d'utiliser mon Canon 5D Mark III dans certaines situations, car je peux en tirer de superbes fichiers en conditions de basse lumière », explique-t-il. « C'est difficile de se séparer d'un appareil photo que l'on utilisé pendant longtemps. »

Objectifs

Canon EF 35mm f/1.4L II USM

Un objectif à grand-angle standard prisé par les photographes de reportage pour sa perspective naturelle, ses capacités en basse lumière et ses excellentes performances optiques. « C'est mon objectif indispensable pour les reportages. Il est d'une précision époustouflante et fonctionne parfaitement en basse lumière », indique Ivor.

Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM

Ce zoom standard professionnel offre une qualité de rendu exceptionnelle et une ouverture rapide de f/2,8 sur toute sa plage focale, ce qui en fait l'accessoire idéal pour tout appareil photo EOS plein format. « C'est un objectif remarquable pour les situations où l'action est intense. Même s'il s'agit d'un téléobjectif, il est extrêmement précis et fonctionne à merveille en basse lumière », explique Ivor.

Canon EF 50mm f/1.2L USM

Grâce à son incroyable ouverture maximale à f/1.2, cet objectif offre des performances exceptionnelles en basse lumière. « Cet objectif est absolument formidable », raconte Ivor. « J'adore l'utiliser pour immortaliser des portraits ou pour travailler de manière plus discrète. Son format compact et son ouverture f/1.2 font des merveilles dans les environnements sombres. C'est vraiment un équipement indispensable. »

Accessoires

Canon Speedlite 600EX II-RT

Conçu pour des fréquences d'image élevées et utilisable en mode externe ou sur une griffe porte-accessoires, ce flash polyvalent offre un contrôle total de l'éclairage. « J'utilise rarement le flash pour mon travail, mais j'emporte toujours mon Speedlite au cas où », confie Ivor. « Ce flash est très intuitif et demande très peu d'ajustements pour obtenir le résultat voulu. »

Carnet de notes

Un élément indispensable de tous les photojournalistes, pour consigner les noms et les lieux où sont capturées les images.

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